Migrants. Article d'Edouard Delruelle
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Migrants. Article d'Edouard Delruelle
Voici le lien d'un article publié dans la revue Tumultes en 2015.
auteur: Edouard Delruelle, professeur de philosophie politique et morale à l'Université de Liège.
Dans cet article, Delruelle confronte aux réalités sociologiques une partie de l'analyse d'Agamben d'abord, celle de Negri après. À travers ces confrontations, Delruelle propose un angle de vue différent au sujet du rapport État/migrants.
Petit extrait:
"Quand le migrant est relégué dans les innombrables zones « grises » entre droit et non-droit, ce n’est pas au joug du pouvoir politique qu’il se trouve alors soumis, mais tout simplement à la logique du capital. Condamné à cacher la réalité de son séjour par crainte d’une expulsion, ne pouvant attendre l’aide de l’Etat, le migrant est contraint d’accepter les conditions de travail les plus dures. Il est en fait le prolétaire dont les classes dominantes ont toujours rêvé : soumis, exploité, expulsable à tout moment. Nous sommes exactement dans la situation décrite par Marx comme l’épure de l’exploitation capitaliste : la rencontre du prolétaire démuni de tout, sauf de sa force de travail, et de « l’homme aux écus ». Mais c’est précisément cette rencontre qui nous doit nous retenir de conclure à la condition de « surnuméraire ». Car s’il y a rencontre, aussi violente, brutale soit-elle, et si cette rencontre dure, s’il y a création de rapports stables, s’il y a « prise » de cette rencontre, c’est qu’il y a bel et bien quelque chose comme un espace politique qui interdit d’assimiler la situation des migrants à la worldlessness d’Arendt ou à l’abandon souverain d’Agamben."
http://edouard-delruelle.be/citoyennete-nomade-et-etat-nation/
auteur: Edouard Delruelle, professeur de philosophie politique et morale à l'Université de Liège.
Dans cet article, Delruelle confronte aux réalités sociologiques une partie de l'analyse d'Agamben d'abord, celle de Negri après. À travers ces confrontations, Delruelle propose un angle de vue différent au sujet du rapport État/migrants.
Petit extrait:
"Quand le migrant est relégué dans les innombrables zones « grises » entre droit et non-droit, ce n’est pas au joug du pouvoir politique qu’il se trouve alors soumis, mais tout simplement à la logique du capital. Condamné à cacher la réalité de son séjour par crainte d’une expulsion, ne pouvant attendre l’aide de l’Etat, le migrant est contraint d’accepter les conditions de travail les plus dures. Il est en fait le prolétaire dont les classes dominantes ont toujours rêvé : soumis, exploité, expulsable à tout moment. Nous sommes exactement dans la situation décrite par Marx comme l’épure de l’exploitation capitaliste : la rencontre du prolétaire démuni de tout, sauf de sa force de travail, et de « l’homme aux écus ». Mais c’est précisément cette rencontre qui nous doit nous retenir de conclure à la condition de « surnuméraire ». Car s’il y a rencontre, aussi violente, brutale soit-elle, et si cette rencontre dure, s’il y a création de rapports stables, s’il y a « prise » de cette rencontre, c’est qu’il y a bel et bien quelque chose comme un espace politique qui interdit d’assimiler la situation des migrants à la worldlessness d’Arendt ou à l’abandon souverain d’Agamben."
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